L’or et l’argent poursuivent leur ascension…
…dans l’indifférence générale. En comparaison, la dernière fois que l’or arrivait à 668$, le niveau n’avait plus été atteint depuis des décennies et les esprits commençaient à s’échauffer. C’était en mai 2006, et le sommet à 730$ n’était plus très loin d’après les graphes de ce site leader en achat d’or en France et en Europe.
Aujourd’hui les regards se sont détournés de l’or. Mêmes gens, même endroit, mais sentiment totalement différent. Il a été prouvé qu’un placement qui grimpe de +50% ne suffit pas à contrebalancer l’émotion d’un placement qui baisse de -33%, car les investisseurs d’options vivent vraiment très mal les corrections, et leur mémoire en garde longtemps des traces.
Un même niveau n’est pas investi de la même manière selon qu’il est vierge de toute émotion négative (lorsque le prix avance en territoire inconnu), ou selon qu’il rappelle le souvenir désagréable d’une dégringolade du prix.
Le vendredi 1er février, le prix de l’or a montré des signes de reprise alors que les actions ont continué de chuter et que les cours acheteurs ont tiré les métaux précieux à la hausse. Toutefois, dans l’ensemble, l’or, l’argent et le platine ont connu une journée de baisse de 0,17 %, 0,36 % et 0,78 %, respectivement. Le palladium a connu une hausse de 1,2 %. Cependant, au cours de la dernière semaine, tous les métaux précieux ont chuté. L’or, l’argent, le platine et le palladium ont reculé de 1,5 %, 3,4 %, 3,8 % et 7,8 %, respectivement, sur cinq jours.
La principale raison de l’effondrement de ces métaux est la hausse du dollar américain. L’indice DXY, qui représente le dollar américain par rapport à un panier de six grandes devises mondiales, a augmenté de 1,4 % au cours des cinq derniers jours. Il était en hausse de 0,24 % vendredi.
Impact négatif
Bien que la vente mondiale aurait pu soutenir les métaux susmentionnés, la hausse du dollar a permis de contenir leurs gains. La hausse des taux longs du Trésor américain aurait également pu limiter les prix des métaux précieux. La Banque d’Angleterre a déclaré au cours de la dernière semaine qu’elle était susceptible de relever les taux d’intérêt plus que prévu. Son taux de référence des bons du Trésor à dix ans a augmenté de près de 2,9 % après que la Banque d’Angleterre eut signalé une plus grande agressivité dans les hausses de taux. La relance de l’économie mondiale est susceptible d’aider le Royaume-Uni.
On sait souvent que les métaux précieux réagissent négativement à la hausse des taux d’intérêt, ce qui donne à penser que les investisseurs pourraient placer leur argent dans des actifs productifs plutôt que dans des métaux précieux.
Le iShares Gold Trust (IAU) et le iShares Silver Trust (SLV) ont chuté respectivement de 0,16% et 0,45% vendredi. Franco-Nevada (FNV), Coeur Mining (CDE), Cia De Minas Buenaventura (BVN) et AngloGold Ashanti (AU) ont baissé respectivement de 1,3%, 5,8%, 1,3% et 3%.
La différence est la même qu’entre un premier émoi et une déception sentimentale. Dans le premier cas on perçoit tout en rose, et dans le second cas on en garde des traces et on hésite longtemps avant de retenter l’aventure. Plus la correction (déception) sur l’or dure, et plus l’investisseur échaudé exigera des preuves convaincantes pour revenir dans le marché. Une cassure nette au-dessus des 730$ est la « preuve d’amour » que beaucoup attendent, mais leur « infidélité » au métal précieux pourrait leur coûter bien des points de performance, surtout en ce qui concerne l’indice HUI des producteurs d’or.